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L'éducation en famille monoparentale


Posté le mercredi 17 septembre 2014


Le nombre de familles monoparentales est en constante progression depuis quarante ans. Débordés, fatigués, isolés, les parents solos sont lancés dans une course folle contre le temps, contraints de mener de front plusieurs vies sans pouvoir diviser les charges. Certains parents évoquent un agenda réglé à la minute, des courses du dîner au bain du soir, une vie personnelle et sociale inexistantes, mais surtout des doutes, car comment élever son enfant dans une famille monoparentale ? Voici quelques astuces pour vous aider :

1/ N’oubliez pas que la présence de l’autre parent compte, et surtout l’image qui en est donnée. Il faut faire exister l’absent, par la parole, sans le dénigrer, en sachant taire les rancœurs de l’échec du couple qui ne regardent pas l’enfant. La pire situation pour un enfant consiste à être placé en position d’arbitre, sommé de choisir entre ses deux parents. L’enfant doit garder son statut d’enfant , et il faut surtout éviter en tant que parent de se lancer dans une compétition à qui sera le plus aimé.

2/ La tâche la plus délicate dans les familles monoparentales est l’exercice de l’autorité en solo, car il est moins aisé d’instaurer la distance nécessaire pour passer du registre de la tendresse à celui de l’interdit. Face à un parent solo,  l’enfant a tendance à se placer sur un pied d’égalité. Pourquoi ne pas reporter la répartition des rôles sur une scène plus large, avec d’autres figures adultes. Un grand-père, oncle, tante, parrain, marraine ou encore ami très présent peut jouer le rôle de référent et vous aider dans l’éducation, car le parent seul ne peut pas avoir la prétention ou l’illusion de vouloir tenir à lui seul tous les rôles.

3/ Souvent, le parent solo se sent obligé d’en faire plus, pour compenser le manque de l’autre parent. Il réduit sa vie sociale, sacrifie sa vie sentimentale. Une existence de "petit couple" peut ainsi s’installer, rendant plus déstabilisante l’arrivée d’un nouveau conjoint. L’enfant peut en être perturbé, et devenir très conflictuel, pour pouvoir se décoller. Il peut aussi ne pas oser  bâtir sa vie, culpabilisant de laisser maman seule. Afin de ne pas vous sentir isolé, et afin d’anticiper votre vie future, faites en sorte de prendre du recul, en gardant un maximum de liens sociaux. C’est le moment d’en appeler aux membres la famille pour qu’ils accueillent les enfants le week-end ou durant les vacances, et pourquoi pas un placement en internat, à condition qu’il n’intervienne pas dans un contexte de crise qui le ferait assimiler à une sanction ou à un rejet.

4/ Mettez en place une organisation rigoureuse en établissant un emploi du temps avec les activités et tâches ménagères attribuées à chacun. Levez-vous avant vos enfants et préparez-vous avant leur réveil pour avoir pleinement le temps pour vous consacrer à eux. Faites davantage confiance aux aînés pour qu’ils vous aident. Responsabilisez les. Préparez vos repas pour plusieurs jours et mettez-les au congélateur. Formez un réseau de copines dans le quartier ou de voisines qui peuvent vous aider en cas d’imprévus.  Privilégiez les activités extra scolaires au sein de l’école, ou inscrivez vos enfants dans des structures proches de la maison.

L’éducation en solo est un exercice parfois délicat, qui consiste à savoir garder son rôle de parent, sans charger l’absent, sans faire porter à l’enfant une charge qu’il ne doit pas assumer. Maintenir une vie sociale riche est essentiel, car pour s’épanouir, un enfant a besoin de voir que le parent solo vit aussi pour lui-même. Quand ce dernier est équilibré et épanoui, les enfants le sentent et grandissent absolument comme les autres.
Et si vous n’y arrivez pas tout seul, pas de culpabilisation, n’hésitez pas à solliciter groupes de soutien, associations ou thérapeutes.