// Pédagogie //

Pour ou contre les notes à l'école


Posté le mercredi 26 novembre 2014


Changer le moyen d’évaluation « contrôlante» (notes) des élèves par une évaluation formative va certainement soulever le désarroi chez les parents dans le suivi du cheminement scolaire de leur enfant. La notation est ,pour eux, parallèlement à l’appréciation de l’enseignant sur le carnet, la meilleure façon de vérifier rapidement la bonne intégration des leçons, les problèmes en orthographe, en mathématiques etc., bref, de connaître au jour le jour, les difficultés de l’enfant à suivre le programme et d’éviter que ses lacunes soient occultées, mettant en évidence les échecs importants ; c’est en sorte une sorte de code qui prendra d’autres formes. Pour l’enfant c’était, certes, la peur d’annoncer une mauvaise note et de subir les conséquences d’une éventuelle punition, mais aussi une joie de rentrer à la maison pour annoncer un 18 sur 20 ! La notation peut être une « carotte » pour l’élève moyen, mais sa suppression peut rendre les enfants plus confiants. Annuler le système des notes actuel supprimerait l’idée de compétition entre les élèves, ce qui soulagerait les moins doués qui ne verraient plus leurs notes annoncées à toute la classe, formule cassante pour eux, et ôterait le stress aux « premiers » de la classe qui ont peur de perdre leur rang. Certains élèves peuvent se décourager car l’obtention de mauvaises notes à une certaine période peut amener à l’échec scolaire en renvoyant une mauvaise image de soi, confortée par les mauvaises critiques des parents, des frères et sœurs,  de l’enseignant  etc., sans oublier qu’un enfant n’est pas toujours convaincu du bien fondé de ses notes, données de façon aléatoire, peut être influencées par son comportement en classe, et qu’il va percevoir comme une façon non seulement de le contrôler mais de le punir. Quand on pense à la moyenne générale, est elle équitable ? Un bon élève peu doué en sport ou en musique la ressentira comme une injustice. L’école n’est pas là pour sélectionner les élèves mais pour apporter les connaissances de façon égale
Il faut compter sur la bonne volonté des professeurs, dont le souci est de faire évoluer les enfants sans sélection précoce. La suppression de la compétitivité par les notes devrait entraîner une meilleure ambiance dans les classes, moins d’agressivité, et pour les parents une meilleure visibilité de la scolarité. Elle appellera une nouvelle collaboration avec le corps enseignant, et donc une reconnaissance accrue de son travail. Il est à noter que dans la plupart des écoles l’évaluation est déjà basée sur une évaluation témoignant du niveau d’acquisition par la mention « acquis, non acquis, en voie d’acquisition ». La maîtrise des compétences peut elle se résumer à une note ?

Puisque les enfants sont friands de compétition, il serait peut être judicieux  de leur proposer des exercices collectifs sous forme de jeu, avec une récompense remplaçant une note.